Jour: 8 (7 juillet)
Km: 529
États: 3 (NE, SD, WY)
Café de la journée : Encore et toujours, Las Mercedes 49th
parallel en driver.
Face de présidents dans un rocher : 4
Indien sur un cheval dans un rocher : 1/8
Touristes avec appareil photos : 1 million, peut-être
plus
Bison pénard sur le bord de la rue : 26
Courbe sinueuse qui longe des canyons : trop, au goût
du chauffeur
Pâtisserie : tarte aux cerises, comme celle de
grand-maman Loraine
Localisation nocturne : Guernsey, WY
On se dirige vers les Black Hills. Le paysage est très
impressionnant. La route qui nous mène vers le Mont Rushmore est forte en
émotions. Les canyons se succèdent, ça tourne dans tous les sens, les ponts
semblent être fait en bâtons à pogo, les tunnels ont été sculptés dans les
rochers, les bisons et les cerfs traversent la rue quand bon leur semble. Ça me
semble être le moment propice pour mon apprentissage de conduite manuelle. J’en
parle à Mathieu, il refuse. Il a les deux mains accrochées sur le volant, moi
j’ai la face dehors. Après avoir serpenté les montagnes et s’être exclamé une
multitude de fois devant ce charmant paysage, on traverse un dernier
tunnel sculpté. Au bout du tunnel, nous
ne voyons une lumière blanche mais bien quatre gros visages de politiciens.
Un brin d’histoire: cette sculpture honore les réalisations des
150 premières années américaines. George Washington a été choisi pour son rôle
de fondateur. Thomas Jefferson pour la déclaration d’indépendance et
l’acquisition de la Louisiane. Abraham Lincoln pour la préservation du pays
durant la guerre civile. Theodore Roosevelt pour l’expansion du pays à travers
l’implantation du Canal de Panama et la conservation des ressources naturelles
des États-Unis. Fait intéressant : leur nez mesure 21 pieds de haut.
Au départ, ils devaient être représentés jusqu’à la taille,
mais la composition de la roche les a obligé de s’arrêter au menton. Gutzon
Borglum, l’artiste, est décédé quelques mois avant de voir son œuvre complétée.
Et bien. Il y a une salle secrète derrière une des têtes. Comme dans Richie
Rich ou Team America, choisissez votre référence. C’est un endroit à voir une fois
dans la vie tellement c’est mythique.
On passe devant Crazy
Horse, la sculpture de l’indien sur son cheval, commencé il y a environ 50
ans et qui devrait être terminé d’ici 100 ans. Il sera 10 fois la grosseur du
Mont Rushmore, mais pour l’instant, ça ressemble juste à une petite face dans
une grosse roche.
On arrête à The Purple
Pie Place. Pas le choix, c’est sur le chemin, c’est mauve et il y a des
tartes.
On quitte le Dakota du Sud pour le Wyoming. La ville
Newcastle n’est pas très loin. On se dirige vers le premier camping. Trop
miteux. On se dirige vers le deuxième camping, quoique je ne crois pas que cet
endroit méritait la qualification camping. Un parking de coin de rue clôturé, sans arbre ni de gazon. Cet endroit était un imposteur. On donne une chance au
motel de la ville. Son affiche rétro avec néons était sa plus grande qualité.
C’était semi-dépotoir, avec des types louches qui fumaient des cigarettes.
En quittant cette ville, c’est des petits arbustes secs, des montagnes de sable et de l’herbe séchée à
perte de vue. On se croit dans un désert, même si on n’a quitté la ville depuis
seulement 2 minutes. Nous roulons une trentaine de miles vers Lusk, la ville la
plus populeuse dans le comté le moins populeux de l’état le moins populeux. En
gros, ça veut dire 1500 habitants et plein de motels kitsh. On met tous nos
espoirs sur le plus cliché de tous. C’est à n’y rien comprendre, il est plein.
On va voir celui à côté, plein aussi. On est au milieu de nulle part, dans un
trou du Wyoming, et aucune chambre des 6 motels de la ville n’est disponible.
On finit par comprendre en voyant un troupeau de cowboys se
diriger vers le stade. Des vrais cowboys authentiques de l’ouest, pas cabochons
qui s’achètent un chapeau pour aller à Ste-Tite. Bref, les cowboys sont en
ville pour le Rodéo annuel, et nous on doit poursuivre notre route, à la
conquête d’une chambre de motel pas cher.
On retourne dans notre désert avant d’atterrir, à Jay Em.
C’était sur ma carte. Probablement le gars qui a dessiné la carte qui a
voulu nous jouer un bon tour. L’affiche de la ville est un bricolage en
décomposition et une chance qu’il y avait une flèche qui pointait vers la
droite vis-à-vis une route, parce qu’on aurait manqué cette belle attraction. Le
camion d’asphalte n’est pas venu faire son tour encore et les tas de planches
qui servent de maison sont sur le bord de donner leur démission. J’en étais seulement
à ma deuxième photo lorsque, (citation Mathieu Carrier) «Eille on fout le camp au plus %/$*?&, y vont sortir avec leurs carabines».
La chienne m’a pognée à moi aussi comme on dit. Avais-je besoin de préciser qu’il
n’y avait pas d’hôtel dans cette ville?
Il fait noir depuis un moment déjà. Le GPS nous indique un
motel à Fort Laramie, la ville suivante. On s’y rend, ce n’est pas comme si on
pouvait se permettre de faire nos difficile. Par contre, une fois sur place, on
commence à être un brin écœuré. On se trouve dans une ville fantôme-western et
évidement, aucun signe du motel.
On reprend la route, il faut être vigilent, les cerfs et les
vaches se promènent librement de leur pré à la route. Si on en écrase une, on
la paie. On prend le premier motel de Guernsey, sans se soucier à quel degrés
il est miteux. Le cœur m’arrête quand je tends ma Visa. Les bras me tombent
quand j’ouvre la porte #22.
Donc, voilà les étapes pour payer trop cher pour un motel
miteux.
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