The Great Adventure

7 juillet 2012

Comment payer trop cher un motel miteux?


Jour: 8 (7 juillet)
Km: 529
États: 3 (NE, SD, WY)
Café de la journée : Encore et toujours, Las Mercedes 49th parallel en driver.
Face de présidents dans un rocher : 4
Indien sur un cheval dans un rocher : 1/8
Touristes avec appareil photos : 1 million, peut-être plus
Bison pénard sur le bord de la rue : 26
Courbe sinueuse qui longe des canyons : trop, au goût du chauffeur
Pâtisserie : tarte aux cerises, comme celle de grand-maman Loraine
Localisation nocturne : Guernsey, WY

On se dirige vers les Black Hills. Le paysage est très impressionnant. La route qui nous mène vers le Mont Rushmore est forte en émotions. Les canyons se succèdent, ça tourne dans tous les sens, les ponts semblent être fait en bâtons à pogo, les tunnels ont été sculptés dans les rochers, les bisons et les cerfs traversent la rue quand bon leur semble. Ça me semble être le moment propice pour mon apprentissage de conduite manuelle. J’en parle à Mathieu, il refuse. Il a les deux mains accrochées sur le volant, moi j’ai la face dehors. Après avoir serpenté les montagnes et s’être exclamé une multitude de fois devant ce charmant paysage, on traverse un dernier tunnel  sculpté. Au bout du tunnel, nous ne voyons une lumière blanche mais bien quatre gros visages de politiciens.



Un brin d’histoire: cette sculpture honore les réalisations des 150 premières années américaines. George Washington a été choisi pour son rôle de fondateur. Thomas Jefferson pour la déclaration d’indépendance et l’acquisition de la Louisiane. Abraham Lincoln pour la préservation du pays durant la guerre civile. Theodore Roosevelt pour l’expansion du pays à travers l’implantation du Canal de Panama et la conservation des ressources naturelles des États-Unis. Fait intéressant : leur nez mesure 21 pieds de haut.



Au départ, ils devaient être représentés jusqu’à la taille, mais la composition de la roche les a obligé de s’arrêter au menton. Gutzon Borglum, l’artiste, est décédé quelques mois avant de voir son œuvre complétée. Et bien. Il y a une salle secrète derrière une des têtes. Comme dans Richie Rich ou Team America, choisissez votre référence. C’est un endroit à voir une fois dans la vie tellement c’est mythique.



On passe devant Crazy Horse, la sculpture de l’indien sur son cheval, commencé il y a environ 50 ans et qui devrait être terminé d’ici 100 ans. Il sera 10 fois la grosseur du Mont Rushmore, mais pour l’instant, ça ressemble juste à une petite face dans une grosse roche.

On arrête à The Purple Pie Place. Pas le choix, c’est sur le chemin, c’est mauve et il y a des tartes. 



On quitte le Dakota du Sud pour le Wyoming. La ville Newcastle n’est pas très loin. On se dirige vers le premier camping. Trop miteux. On se dirige vers le deuxième camping, quoique je ne crois pas que cet endroit méritait la qualification camping. Un parking de coin de rue clôturé, sans arbre ni de gazon. Cet endroit était un imposteur. On donne une chance au motel de la ville. Son affiche rétro avec néons était sa plus grande qualité. C’était semi-dépotoir, avec des types louches qui fumaient des cigarettes.   



En quittant cette ville, c’est des petits arbustes secs, des montagnes de sable et de l’herbe séchée à perte de vue. On se croit dans un désert, même si on n’a quitté la ville depuis seulement 2 minutes. Nous roulons une trentaine de miles vers Lusk, la ville la plus populeuse dans le comté le moins populeux de l’état le moins populeux. En gros, ça veut dire 1500 habitants et plein de motels kitsh. On met tous nos espoirs sur le plus cliché de tous. C’est à n’y rien comprendre, il est plein. On va voir celui à côté, plein aussi. On est au milieu de nulle part, dans un trou du Wyoming, et aucune chambre des 6 motels de la ville n’est disponible. On finit par comprendre en voyant un troupeau de cowboys se diriger vers le stade. Des vrais cowboys authentiques de l’ouest, pas cabochons qui s’achètent un chapeau pour aller à Ste-Tite. Bref, les cowboys sont en ville pour le Rodéo annuel, et nous on doit poursuivre notre route, à la conquête d’une chambre de motel pas cher.

On retourne dans notre désert avant d’atterrir, à Jay Em. C’était sur ma carte. Probablement le gars qui a dessiné la carte qui a voulu nous jouer un bon tour. L’affiche de la ville est un bricolage en décomposition et une chance qu’il y avait une flèche qui pointait vers la droite vis-à-vis une route, parce qu’on aurait manqué cette belle attraction. Le camion d’asphalte n’est pas venu faire son tour encore et les tas de planches qui servent de maison sont sur le bord de donner leur démission. J’en étais seulement à ma deuxième photo lorsque, (citation Mathieu Carrier) «Eille on fout le camp au plus %/$*?&, y vont sortir avec leurs carabines». La chienne m’a pognée à moi aussi comme on dit. Avais-je besoin de préciser qu’il n’y avait pas d’hôtel dans cette ville?





Il fait noir depuis un moment déjà. Le GPS nous indique un motel à Fort Laramie, la ville suivante. On s’y rend, ce n’est pas comme si on pouvait se permettre de faire nos difficile. Par contre, une fois sur place, on commence à être un brin écœuré. On se trouve dans une ville fantôme-western et évidement, aucun signe du motel.

On reprend la route, il faut être vigilent, les cerfs et les vaches se promènent librement de leur pré à la route. Si on en écrase une, on la paie. On prend le premier motel de Guernsey, sans se soucier à quel degrés il est miteux. Le cœur m’arrête quand je tends ma Visa. Les bras me tombent quand j’ouvre la porte #22.


Donc, voilà les étapes pour payer trop cher pour un motel miteux.  



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