The Great Adventure

12 juillet 2012

Eviel Knivel: cascadeur, blond et américain!

Jour: 13 (12 juillet)
Km: 408
État: 1 (ID)
Café de la journée: On a laissé faire le café gratuit servi avec les pancakes gratuites, Mathieu à prit en charge notre dose de caféine.
Pancake aux patates : 4, mais bon sang qu’elles étaient grosses (et bonnes).  
Localisation nocturne: Boise, ID

On se lève en hâte ce matin avec tous les deux les mêmes pensées. Des pancakes. Épaisses et recouvertes de sirop. Gratuites. Que des beaux qualificatifs. Nos hôtes nous accueillent dans l’office du camping qui est aussi la salle à manger à temps partiel. La décoration est rustique et spéciale, histoire de rester polie. J’interromps mon intense session de coloriage aux crayons de cire du cheval sur mon napperon pour mimer à la serveuse que je ne veux pas que les jaunes de mes œufs coulent dans l’assiette. Après 26 ans à manger des œufs avec le jaune qui ne coule pas et à appeler ça de cette façon, je suis évidemment bien embêté de répondre clairement à Punky-la-serveuse comment je veux mes œufs. Elle saisit ma demande et je peux maintenant attaquer les 12 points à reliés pour former, je n'aurais jamais deviné, un arbre. Je lis le désespoir dans le regard de Mathieu et il décline mon offre de «à moins qu’on ferait une compétition avec le sudoku sur notre napperon, celui qui le fait le plus vite?» par hochement de tête, de gauche vers la droite. Je me sens un brin jugée mais, ça ne m’empêche pas de commencer à résoudre le sudoku avec conviction. Les crayons de cire prennent le bord, comme on dit, quand nos assiettes de 3 kilos débarquent sur la table. On s’en donne réellement à cœur joie, en se moquant bien du pot de beurre de pin délaissé dans l’auto. On mange beaucoup trop, naturellement.

Notre route nous fait passer par le Monument National, Craters of the Moon. C’est 60 000 acres de lave volcanique dont les premières manifestations remontent à 15 000 ans et les dernières à 2 000 ans. Le nom, Cratères de la Lune, est tout simplement une métaphore, donné en 1924. Une partie de ce site est accessible pour les touristes curieux comme nous. On marche parmi des montagnes de cendres de toutes les formes. Quelques arbustes, armoises de leur vrai nom, amènent une touche de vert dans ce noir à perte de vue. Encore une fois, c’est fascinant d’être témoin de cette réalisation de la nature.



Toujours sur la US-20, Shoshone est la candidate suivante au marathon des villes fantôme de notre parcours. C’est à la fois triste et fascinant de voir des villes usées par le temps. Tant mieux pour moi, qui suis fan des châteaux d’eau, vieilles affiches avec néons et magasins fripés sur le bord d’un chemin de fer rouillé.



La ville Twin Falls nous a grandement choyées visuellement. Nous qui voulions voir des canyons, on se régale. Alors qu’on est en pleine contemplation de ce gigantesque canyon où loge la Snake River, on se dit que Robert, mieux connu sous le nom de Eviel Knievel, devait être un brin timbré pour avoir tenté (et malheureusement échoué) de traverser ce canyon à bord d’une fusée. La vue est spectaculaire peu importe l’endroit où on se trouve tellement le canyon de 500 pieds de profond est immense. Il n’y a pas grand-chose à faire à Twin Falls mis à part apprécier les chutes et répéter inlassablement «Eviel Knievel» sans raison et avec toutes sortes d’accents. Deux activités qui nous occuperont une partie de l’après-midi.



Nous parcourons encore plusieurs kilomètres pour nous rendre à Boise, destination nocturne. Notre route nous amène dans plusieurs petites villes n’ayant qu’une poignée de gens pour population. Le paysage nous enchante, les canyons se succèdent et la chaleur extérieure brûle littéralement nos bras quand on se risque à les sortir par la fenêtre. À 41°C, sur des routes où l'ombre n'existe pas, avec des bouteilles d'eau qui n'attendent que des sachets de thés à infuser, on était à deux doigts de se liquéfier sur nos banc d'auto.  

Boise, prononcé Boy-zi, est la capitale de l’Idaho. Étant une ville universitaire, le centre-ville regorgeait donc de bars et d’étudiants en mal d’identité. Ils portaient tous les mêmes vêtements à tendance hipster et se baladaient sur des vélos qui se veulent vintage. C’est la plus grosse ville qu’on visite depuis un moment et on se dit qu’on serait dû pour une terrasse. On s’assoit à une table ensoleillée, un pichet de bière locale entre nous dans une rue commerciale charmante, à écouter une fille américaine tenté d’expliquer à sa meilleure amie américaine c’est quoi une poutine. Parce que oui, le bar qu’on avait choisi servait des poutines. Mais on sait tous que ça n’a rien à voir.  





On retournait au camping pour éventuellement aller se coucher, alors que la soirée commençait pour les étudiants. Les filles marchaient encore avec une simili-grâce dans leur chaussures hautes comme ma tête. Elles allaient envier mes ballerines d'ici deux heures, j'en suis sûre. L’emplacement de notre tente était à une distance plutôt ridicule du terrain de base-ball municipal. On espérait que les batteurs ne fassent pas de coup de circuit, de peur que la balle atteigne notre domicile. Pourquoi utiliser une lampe de poche pour la lecture avant sommeil quand on a des lampadaires de terrain de base-ball et un tableau indicateur? On a même eu droit à un band qui faisait ce qu’il pouvait pour jouer du Metallica à des partisans déçus par la déchirante défaite des Hawks, l’équipe locale.  Dommage, s’ils avaient gagnés, on aurait pu admirer des feux d’artifices home made, à travers le toit en moustiquaire de la tente.


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