Jour: 18 (17 juillet)
Km: 274
État: 1 (WA)
Café de la journée: On boit notre café durement moulu avec
plaisir, mais on commence à avoir hâte de sortir la machine espresso de sa
boîte. Dans quelques jours!
Localisation nocturne: Kent, WA
Une brise un peu trop fraîche à notre goût et une corneille
beaucoup trop enthousiaste nous accueille ce matin. On savoure notre boisson
chaude avant de rouler notre maison portative dans son sac et de saluer notre
voisin gypsy. C’est très frais ce
matin, mais l’océan pacifique est si près que ce serait absurde de l’ignorer. Il
n’y a que deux ou trois courageux sur la plage. Cet endroit est magnifique, c’est
désolant de devoir porter un trench coat pour
clopiner sur le sable et contempler cette eau à perte de vue.
Après une seconde inquiétante où j’ai cru que le PT Cruiser
était embourbé dans le sable, on reprend la route, du moins jusqu’à la
prochaine station-service. On va certainement s’ennuyer de faire le plein en
échange de si peu de dollars. Notre voyage tire dangereusement à sa fin. Les
miles qui nous séparent du Canada sont de moins en moins nombreux. On entre et
on sort dans quelques petits villages de bord d’océan. Mathieu capte un
radio-roman on ne peut plus cliché sur la bande FM. Jack, le monsieur gentil
dans l’histoire, était à la recherche du terrible voleur de bijoux. On n’est
pas certain de la fin de l’épisode étant donné qu’on a perdu le signal, mais
puisque je suis une fan des histoires qui se terminent bien, disons que Jack a
retracé le voleur et remis les bijoux à la propriétaire, de qui il est tombé
amoureux.
On approche Seattle avec Nirvana dans tapis. Ça nous semble être la trame sonore la plus appropriée, c'est très concept. On hésite, s’arrêter ou y
revenir une autre fois. Après tout, Seattle est à 150 minutes à peine de Vancouver.
L’argument «financier» nous fait entendre raison, Seattle sera une destination
ultérieure. Étant donné qu’elle passe dans la ville, l’autoroute nous donne quand
même un léger avant-goût.
Pour le moment, Kent est une ville plus à l’image de notre budget.
Il y a peu de choses à dire au sujet de cet endroit. Probablement que son
plus grand attrait est d’être près de Seattle. On découvre la ville le temps de
trouver notre camping et ce sera amplement suffisant. Il s’agit d’un camping
touristique rempli de roulottes alignées les unes sur les autres. Les trois
terrains réservés pour les tentes sont évidemment occupés. On nous informe qu’il
ne reste que l’option de la section gazonnée de type «camping libre» ou en d’autres
mots «piquer votre tente n’importe où sur le bord là-bas avec les autres». Je tends
ma Visa en ayant pleinement conscience que nous sommes en train de payer
beaucoup trop cher pour dormir dans une tente à côté d’un buisson louche et d’une
route principale très prisée des camions de type poids lourd affectés au
transport de marchandises.
On dresse la tente dans le temps de le dire. On commence à avoir
la main comme on dit. Un spectacle fort divertissant s’offre à nous, c’est au
moins l’avantage de partager ce bout de gazon avec plusieurs autres campeurs.
Une femme tente, à une lenteur incroyable, de faire entrer dans sa valise une
quantité faramineuse de vêtements. Installés dans nos chaises pliantes au
confort quelconque avec un petit whisky à la main, on alterne nos regards
entre nos bouquins et cette femme qui a une belle soirée devant elle. Mathieu
fini sa lecture de Volkswagen Blues. Comme eux, nous avons terminés notre
aventure de l’Oregon Trail.
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