The Great Adventure

15 juillet 2012

La journée où on a bu trop de café


Jour: 16 (15 juillet)
Km: 161
État: 2 (OR, WA)
Nombre de paires chaussures apportées par la nomade féminine: 10
Café de la journée: 5, 6 ou 7? Un peu trop d’accord, mais on est à Portland alors faut en profiter!
Localisation nocturne: Vancouver, WA

Lors de la matinée du Jour 1, certaines choses ont dû être laissées de côté, soit par manque d’espace dans la voiture ou parce qu’on s’est dit que finalement, on ne s’en servirait probablement pas. J’avais réussis à cacher plusieurs chaussures dans mon sac, sous mon banc et dans mes bottes de pluie. Évidemment, Mathieu a fini par toutes les voir. Après 15 jours de voyage, on s’était déjà mutuellement félicité de n’avoir rien oublié et utilisé pratiquement chaque item apporté. Tout, sauf les foutus patins à roulettes et les bottes de pluie qu’on devait, chaque matin et chaque soir, déplacer et replacer pour bien structurer la superposition de la tente-chaises-bagages-glacière-livres-et autres-choses-indispensables. Tout ça pour dire à quel point j’étais heureuse qu’il pleuve ce matin-là, parce que j’ai pu justifier les centaines de kilomètres qu’on fait mes bottes de pluie jusqu’ici. 

On s’est rendu à Oregon City, point d’arrivée officiel de l’Oregon Trail. On a croisé sur l’autoroute une affiche indiquant la direction pour aller à Boring, mais avec un nom pareil, cette ville-là n’a tout simplement pas le droit d’être intéressante. On s’arrête plutôt à un café où il semble sympathique d’y passer un dimanche matin. On commande des petits cappuccinos, on nous donne des tasses brûlantes de la grosseur d’une piscine recouverte d’une mousse à s’y méprendre à de la barbe à papa. Déception. On s’attendait à mieux de l’Oregon. On retourne à la voiture et je constate que mes bottes de pluie et mon trench coat sont maintenant tout à fait inappropriés, le soleil brille. On roule vers Portland, où on passera l’après-midi. Dans le stationnement d’un quelconque magasin qu’on croise sur la route, je hurle de rire lorsque j’aperçois une petite cabane à café nommé «Bikini Espresso» et que mon regard se porte sur une jeune femme vêtue de son uniforme de travail, un bikini et des talons hauts. Oui je suis d’accord, c’est pathétique. Manque de chance, Mathieu regardait la route devant lui, il a donc manqué ce bel endroit. Et non, je n'ai pas pris de photos.


On s’est aperçu rapidement que Portland un dimanche après-midi, c’est assez tranquille. La majorité des magasins est fermé et c’était à croire que tout le monde s’était enfermé dans son salon pour un après-midi jeux de société. Mathieu m’annonce qu’il y a quelques endroits où il veut absolument aller. Étrangement, ils ont tous comme point commun d’être des cafés. On parcoure une partie du centre-ville à pied pour se rendre dans le quartier historique, emplacement du plus grand torréfacteur de l’Oregon, Stumptown. On s’assoit au bar afin de pouvoir tout regarder d’une façon qui se veut subtile. Cet endroit nous plait par le décor et nous comble quand on goûte nos cappuccinos. Le barista sur le tabouret à côté de moi porte sur son visage un sourire de satisfaction.  



On règle la question du lunch au Brunch Box, un mec dans un camion qui sert les burgers les plus incroyables qu’on a jamais vu. Une pause s’est imposée lorsqu’on a fini ces burgers de fous. Celui de Mathieu devait avoir 10 pouces de haut tellement il y avait d’items à l’intérieur. Le mien avait une hauteur plus standard, mais les brioches qui remplaçaient les pains en imposaient solidement. Éventuellement, on a réussi à se lever et reprendre notre balade qui nous a menés, mystérieusement, chez Coava, autre torréfacteur majeur de Portland. L’endroit était un mélange d’atelier industriel et d’exposition de pièces en bois. Très masculin et artistique, un brin prétentieux, mais l’un des meilleur espresso que Mathieu aura bu de sa vie. Quand on réalise que notre corps ne peut plus absorber une once de caféine, on part à la recherche de la ville qui nous accueillera pour la nuit. On se devait de revenir le lendemain à Portland, au moins pour voir de quoi la ville à l’air quand il y a des gens dans les rues.
On traverse la frontière pour aller à Vancouver, Washington, dans un camping baptisé Gros Sapins et qui porte étonnamment vraiment bien son nom. On s’aventure vers la ville ou plutôt on roule jusqu’au bout du rang. Difficile de dire si on a plus de chance de trouver une épicerie en allant vers la gauche ou la droite, les bâtiments délabrés de chaque côté sont de piètres indices. De retour sous les gros sapins, on profite des derniers rayons du soleil pour avancer nos lectures respectives. On est conscient et un peu triste que notre voyage s’achèvera bientôt, mais la quantité ahurissante d’araignées et autre insectes non-identifiés dans les douches nous fait rêver à notre éventuelle salle de bain d’appartement.



Aucun commentaire:

Publier un commentaire