The Great Adventure

14 octobre 2013

Du velours dans la Vallée

Et pourquoi pas un parcours de 1000 kilomètres comme premier essai routier avec la van? On a même été joué un peu dans les montagnes. On s'est dit que si l'homme qui nous a vendu la van avait voulu nous rouler dans la farine, c'était maintenant qu'on allait s'en rendre compte.

La Vallée d'Okanagan est une belle destination touristique; des montagnes, des pommes, des lacs, du vin et la sainte paix dans les campings. En octobre du moins.

C'est avec beaucoup d'excitation et un brin de stress qu'on s'est installé sur nos sièges respectifs. De notre plein gré, on a omis l'inspection mécanique lors de l'achat, misant plutôt sur le fait que l'ancien propriétaire qui nous a juré que cette van 1986 était en parfaite condition. La naïveté est un de mes défaut. De même que mon incompétence face à tout problème mécanique. Advienne que pourra qu'on s'est dit, on a toujours eu un bon karma. On a rempli le réfrigérateur en se disant que je figurerais bien comment le faire fonctionner avant que les steaks dégèlent et on est parti vers l'est.


Le premier arrêt sur notre itinéraire était Osoyoos et la route pour s'y rendre était magnifique. Le voyage fût paisible jusqu'à ce qu'on entende un bruit qui nous fasse paniquer. Le cœur nous a débattu quelques instants puis on a réalisé que c'était juste la radio qui grésillait. J'ai finalement figuré le fonctionnement du réfrigérateur et on a pique-niquer pour la première fois dans notre maison à moteur. Plutôt satisfaisant jusqu'à maintenant. On a aussi fait le plein d'essence, ça c'était un peu moins satisfaisant.

On a campé au Parc Provincial Haynes Point, une péninsule sur le lac Osoyoos. Notre installation consistait à mettre des blocs sous les roues pour mettre à niveau le réfrigérateur, ouvrir le gaz et sortir nos deux chaises pliantes. Je n'avais pas de chronomètre sous la main, mais ça a dû nous prendre 4 minutes. L'étape suivante, normalement, serait n'avoir aucun plaisir en soufflant le matelas, mais ce temps est désormais révolu. Plutôt, on s'exclame sur la beauté de la vue et on débouche une bouteille de vin. On a prit une gorgée les pieds accotés sur la table à pique-nique, Mathieu a partit le feu comme s'il avait fait ça toute sa vie. Plus tard, j'ai acquiescé pour la vingt troisième fois à la déclaration ''C'est tu bon, en, un steak sur le barbecue à briquettes!'' -Mathieu

Le lendemain matin, j'ai laissé Mathieu dormir et je me suis faufilé hors de la chaleur du lit en velours pour aller me balader au bord de l'eau et m'asseoir devant le lac et lire. J'ai tiré Mathieu hors de son sommeil avec deux arguments de taille: bacon et café.


On s'est arrêté à un petit endroit qui surplombe la vallée et qui nous semblait tout à fait approprié pour la préparation d'un autre café.


On a vu défiler des dizaines de vignobles et vergers et disant toujours qu'on arrêterait à un des prochains qu'on verrait. Jusqu'à ce qu'il n'en reste que deux ou trois, à l'écart de la route principale. J'ai tenté d'indiquer à Mathieu du mieux que je pouvais les rues où tourner pour nous permettre d'acheter du vin local. Notre véhicule est un poil plus complexe à manœuvrer qu'une voiture. Donc la demi-heure qu'on a passé sur les routes non asphaltées-étroites-en pente-aux virages serrés-sur le bord des falaises rendait l'idée d'arrêter en ville à un Liquor Store très attrayante. On est sorti de ce cauchemar routier, sans vin, pratiquement par la même route que celle où on est arrivée. C'était une jolie perte de temps, littéralement, on a vu de très beaux paysages.

Mathieu a passé un été à Penticton il y a de cela un nombre d'années qui justifie le fait qu'il n'a pas beaucoup de souvenirs. Il a toutefois reconnu la plage où il passait ses après-midi et le camping où il a piqué sa tente avec ses potes. Et c'est à peu près tout.

La route vers Vernon longe les lacs et les montagnes et nous a tenu pas mal occupé. Mathieu avec le volant et moi, l'appareil photo dans une main, la boite de Cheese Bits dans l'autre et la tête qui tourne d'un bord et de l'autre pour essayer de tout voir en même temps. On s'est arrêté à Peachland pour deux raisons. Pour combler notre faim avec un sandwich au tomates toasté sur le bord du lac et aussi parce qu'il n'y a pas plus bucolique comme nom de ville. On est entré dans un café pour profiter de leurs toilettes et tant qu'à être là on s'est dit qu'on était aussi bien de goûter leur tarte aux pacanes.




Rendu à Vernon on a trouvé un magasin à liqueurs et par principe on a prit une bouteille de la Vallée d'Okanagan. Et j'ai expliqué à Mathieu que non, ça comptait pas comme un vignoble, on allait devoir en trouver un vrai demain. On a admiré la neige sur le dessus des montagnes et on s'est dirigé vers le camping. Situé devant le lac Kalamalka, les arbres aux timides couleurs d'automne et personne autour de nous, disons-le, c'était féerique. On est resté assis à regarder le lac et à se battre avec le feu un bon moment puis la pluie a commencé à nous tomber dessus et on s'est sauvé dans notre maison en velours rose. On a parti le chauffage et on a mangé la meilleure canne de soupe aux pois de notre vie.




Je serais resté à cet endroit toute la semaine, mais on avait un vignoble à trouver et une job à aller le lendemain. On a ramassé une bouteille de Pinot et un sac de pommes, mis quelques dollars dans le réservoir à essence et écris Vancouver dans le GPS. Pour le retour, on est passé par Merritt. La route dans les montagnes était absolument époustouflante et c'était une excellente occasion de vérifier les compétences routière de la van quand ça n'en finit plus de monter. Et de descendre. Mathieu a conduit les 1000 kilomètres comme un chef. Moi j'ai conduis 50 mètres dans le stationnement comme une amatrice.



J'étais tellement heureuse au milieu de ce paysage, avec Mathieu, dans notre van. Je l'ai regarder et je me suis dit que le tableau était parfait, avec sa chemise à carreaux et ses tatouages, Led Zepplin en trame sonore, assis sur le siège en velours fleuris rose de notre van.