The Great Adventure

27 janvier 2015

L'hiver en Californie

Santa Cruz à Oceano

Après l'aventure San Francisco on étaient super enthousiastes d'aller à Santa Cruz. Une ville qui prime le 'vivre et laissez vivre' et qui fait les choses à sa façon. On a roulé sous la classique lignée de grands palmiers devant la plage - question de se rappeler encore une fois qu'on est en Californie. 



On est d'abord allé sur Pacific Avenue, le centre-ville de Santa Cruz. De façon assez générale, dans une ville-bord-de-l'eau, il y a toujours une rue/boulevard/avenue qui porte le nom Pacifique. Comme si ça ne valait pas la peine d'être original quand t'es voisin de l'océan. L'excellent Verve Coffee Roasters a un des ses cafés sur Pacifique Avenue et évidement c'était notre première destination. Et aussi une des raisons pourquoi on avait si hâte d'aller à Santa Cruz. Le cappuccino à égalé nos attentes. De plus, s'assoir dans un café est toujours une merveilleuse opportunité pour regarder la foule locale. On s'est imprégné de l'énergie locale en marchant dans le coin et une odeur de pizza tentante est venue déranger nos bonnes intentions budgétaires.




Santa Cruz est populaire pour, entre autre, son magnifique Boardwalk.  Le parc d'amusement, construit en 1907, nous amène dans une autre époque. Nos attentes étaient comblées. Rétro à souhait, des vendeurs de frites, cornets à la vanille et barbe à papa, les classiques jeux d'adresses et la grosse montagne russe en bois qui a l'air d'un gros tas de 2x4. Ah oui, et l'océan juste à côté. En plus, il faisait chaud en cibouleau - on en a vu des bikinis sur la plage. Cette journée d'hiver à Santa Cruz était sans aucun doute plus chaude qu'une journée d'été à Vancouver. L'eau était glaciale par contre - les bikinis sont restés sur le sable. On n'a pas fait de manèges, notre corps ne supporte plus ça ces affaires-là. J'imagine l'été comme ça doit être la folie ici. On a définitivement adoré ce décor glorieux-classique-américain.
Le soleil brûlant nous a déstabilisé. J'avais hésité à apporter mon manteau ce matin-là... On s'est fait bronzé juste assez et on a reprit la route vers une autre ville au sud.










Les campings aux prix non-exorbitants sont plutôt rares dans la région de la côte californienne. Notre seule option était dans un parc à la mémoire des vétérans dans la très chic région de Monterey. On a épuisé la van comme il faut en montant les interminables côtes pour s'y rendre. Je commençais même à douter sérieusement qu'il y avait un camping au bout de cette route-là. On était dans un quartier qui détonnait vraiment avec notre van. Tout ce qui n'était pas une Mercedes rutilante détonnait en fin de compte. Bref, il y avait bien un parc au bout de la route, en haut de la colline et c'est là qu'on a passé la nuit. On a même installé nos chaises pliantes pour la première fois depuis le début de l'aventure. Et ça se pourrait qu'on se soit débouché une bière. Ou deux.

Le lendemain on visite rapidement les villes autour - Monterey, Pacific Grove et Carmel-by-th-Sea. Entre 1900 et 1950, Monterey était une ville principalement axé sur le cannage de sardines. C'était sale et on imagine l'odeur. Aujourd'hui, ce qui reste de cette époque est le mot 'sardine' sur quelques immeubles dans un quartier qui est malheureusement devenu très touristique. Toujours les mêmes magasins remplis des mêmes cochonneries, avec seulement le nom de la ville qui change. Le quartier résidentiel de Monterey est par contre très charmant. Les cottages en bois colorés à l'architecture élaborée, le sentier pédestre bordé de fleurs qui longe l'océan et les madames retraitées en tenues sportives qui promènent leur petits chiens. Mathieu a observé que dans les petites villes charmantes aux jolies maisons, la proportion de madames retraitées qui promènent un petit chien est beaucoup plus élevée qu'ailleurs. Il y a à Monterey la magnifique '17-miles drive'. On doit payer 10$ pour rouler sur ces 17 précieux miles. Ridicule. On a fait demi-tour et on est allé sur une autre route tout aussi belle et gratuite. 



On a passé vite fait Carmel. Bien que pittoresque avec ses rues élégantes et plages magnifiques, ce n'était pas une ville pour nous. Trop prétentieuse avec ses boutiques de luxe et sa communauté de snobs qui ont bannit les skateboards et les adresses du centre-ville - de même que la livraison du courrier à domicile - parce que c'était trop urbain. Dire que Clint Eastwood a déjà été le maire!



Ensuite est enfin venu l'endroit- ou plutôt l'un des endroits - dont je rêvais depuis longtemps. Le Big Sur. La portion de la 1 qui se dit être un état d'esprit plutôt qu'un point sur une carte. Il n'y a pas de lumière de circulation, pas de lampadaire, pas de McDo ni de chaîne de magasins. Il n'y a que des montagnes de 5 000 pieds de haut d'un côté et le Pacifique de l'autre. Et une route qui se faufile entre les deux. Ça a prit 20 ans construire cette portion de la route 1. C'est absolument spectaculaire. La seule attraction ici c'est la vue grandiose qui est devant nous. La route est un vrai serpentin et à chaque tournant on s'exclame devant le paysage. C'est une épreuve physique et mentale pour Mathieu de conduire la van sur une route comme ça sans nous envoyer en bas du ravin. Il a fait ça comme un champion.









On s'est rendu compte qu'un tuyau quelconque et relativement important sous la van avait fendu, il traînait près du sol comme sur un auto de cabochon. Notre seule option pour le moment était le fidèle duct tape, jusqu'à ce qu'on trouve un garage pour arranger ça.

Bien sûr, le duct tape n'a pas tenu très longtemps. Mathieu s'est rendu compte de ça pas mal vite, pendant que moi je m'extasiais devant le classique pont de ciment en arche - 'le plus long au monde' au moment où il a été construit en 1932. Le Bixby Creek Bridge. Il y a un deuxième pont du genre mais plus petit alors il passe complètement inaperçue dans les guides de voyage. Je n'ai même pas retenu le nom.




Je tenais absolument à arrêté au parc Julia Pfeiffer Burns où se trouve 'la seule chute de la Californie qui tombe dans le Pacifique'. Ça me fait rire le besoin qu'ils ont a toujours donner un titre comme ça aux choses - 'le plus' ou 'l'unique' ou 'le plus gros'. Comme pour rendre l'attrait encore plus intéressant et incontournable. Bref, on a marché le sentier qui menait à ce site décrit comme 'paradisiaque'. Tout y était - le canyon, la chute, la baie d'eau turquoise et l'océan. Et les touristes avec leur cibouleau de bâtons à selfies.




On avait prévu stationné pour la nuit à un endroit sans frais et vue sur l'océan mais dès que Mathieu a vu le chemin de sable qui montait en pente plutôt raide, il a dit que c'était impensable d'amener la van là-haut. Et clairement je ne suis pas assez forte pour la pousser au moment où on serait resté prit. On est retourné sur la 1, dans l'espoir de trouver sous peu un bout de terre qu'on appellera 'chez-nous' pour les prochaines heures. Très peu de choses se passent sur le Big Sur. Il y 2-3 restaurants - chers - et 2-3 auberges - chères. Ces commerces donnent un prétexte pour donner des noms de villes à ces endroits où personne n'habite. On a trouvé un camping, à l'étroit entre la route 1 et l'océan. Voyager l'hiver sur la côte a l'avantage de ne pas avoir à faire de réservation - il y a tout le temps de la place aux endroits où l'été tout est réservés des mois à l'avance. On avait vue sur l'océan et les vagues en trame sonore. On a regardé le coucher de soleil assis dehors. Un homme est arrivé à vélo et a piqué sa tente pour la nuit. Il est parti du même endroit que nous ce matin. La route était difficile pour la van, j'ose pas imaginer à quel point elle l'était pour les jambes du gars.

On a profité de chaque dollars investis dans le camping de la veille. Profiter du moment en buvant le café dehors est l'une des joies de ce voyage. Le gars en vélo était parti depuis longtemps - on l'a même croisé plus tard dans la journée.


On a continué à rouler vers le sud. Une fois la portion du Big Sur terminé, la route et ce qu'il y a autour est assez tranquille. La seule attraction est le Hearst Castle à San Simeon. À chaque 5 miles - depuis 60 miles - il y a une affiche sur le bord de la route qui fait tout pour pas qu'on oublie d'arrêter. Commencé en 1919, c'est un château qui a prit 25 ans à construire par un monsieur qui a hérité de l'argent à papa et qui avait des goûts douteux et dispendieux en matière de décoration. Un genre d'hommage à l'excès et au gaspillage d'argent. On n'a pas arrêté, on a préféré investir les 50$ d'admission à l'épicerie plutôt. On a été surpris de voir, le long de la route, le troupeau de zèbres du zoo personnel de M. Hearst - évidement, un zoo personnel. Cela va de soit.

On passe Pismo Beach, classique ville californienne au bord de l'océan avec ses surf shops et palmiers à n'en plus finir. Notre destination finale, Oceano, était pas très loin de là. Oceano Dunes Beach est le seul endroit où on peut stationné la van sur la plage et camper. On se pointe là plein d'enthousiasme. La règle dit qu'on doit avoir un véhicule 4 roues motrices parce qu'en théorie, il y a des chances qu'on reste prit dans le sable. Mais j'avais lu que des Winnebagos y allaient alors si eux peuvent, pourquoi pas nous. Ce que j'ignorais, c'est qu'en cas de marées hautes, les véhicules sur la plage se font inonder. C'est là que les 4 roues motrices s'avèrent, soyons honnêtes, indispensables. On a préféré jouer 'intelligent' et ne pas y aller, parce que la marée du lendemain matin ne jouait pas en notre faveur. Donc plutôt que d'expérimenter le camping de plage, on a expérimenté le camping de stationnement chez K-Mart. On s'est dit qu'on retournerait à la plage le lendemain, histoire de voir ce que la prochaine marée dirait.




Avant d'aller jouer, il fallait d'abord régler le problème du tuyau qui traîne à terre. On trouve un spécialiste du muffler. Notre van est trop grosse pour son garage, il nous recommande son pote en ville qui a un lift extérieur. Le pote en question nous fait un estimé et sa femme nous dit de revenir le lendemain matin. Ça m'a fait pensé à maman et papa, dans leur garage. Sauf que maman ne porte pas des sandales au mois de janvier.

On avait donc le reste de la journée à tuer, on a décidé de donner une autre chance à Oceano Beach. Ça jouait pas de notre bord, la prochaine marée était encore plus grosse. On a donc stationné la van sur l'asphalte et on est parti à pieds voir de quoi ça avait l'air. On a marché plusieurs kilomètres sur le sable en essayant d'imaginer ce que se serait de rouler avec la van ici. On pouvait voir jusqu'où l'eau était monté ce matin-là. Au loin on voit des grosses roulottes et Winnebago. Et clairement ce matin-là, ils pataugeaient dans l'eau - ils étaient bien enfoncé dans leurs trous de sable.





On passe le reste de la journée à la plage à lire et regarder le coucher de soleil, en chantant le classique de Roch Voisine 'Seul sur le sable, les yeux dans l'eau...'. Au menu ce soir, gros steaks sur la plage et on retourne coucher chez K-Mart. On est des habitués maintenant.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire