The Great Adventure

5 février 2015

Bienvenue en Arizona (et au 'Mexique')


Camper dans le désert était pour nous deux un vieux rêve qu'on s'est empressé de réaliser dès que l'occasion s'est présentée. C'était le décor parfait avec les montagnes en arrière-plan. Il faisait vraiment chaud et l'activité de prédilection dans un désert chaud, c'est de ne rien faire. Pas qu'on était fatigué d'être sur la route, mais on avait vraiment envie de ne pas bouger pendant 2 jours. Je dis ça mais en fait, on a bougé nos chaises une fois de temps en temps autour de la van pour rester à l'ombre. Les points forts de la journées étaient définitivement les cheeseburgers qu'on a mangé et regarder la lune sortir de derrière les montagnes. Dans le genre grosse journée occupée.



Un gars de la Saskatchewan campait au pied des montagnes. Il a fait un détour pour venir nous demander si on avait besoin d'eau, il s'en allait au village faire le plein. On l'a remercié gentiment, on venait de remplir nos cruchons. L'une de nos plus grande préoccupation ces temps-ci est de ne pas manquer d'eau. Chacun ses problèmes. Il y en a que c'est la neige leur problème.


La route vers l'est passe tout près du Mexique. Puisqu'on avait décidé de reporter notre road trip mexicain à une autre fois, on voulait au moins mettre le pied au pays. On a stationné la van du côté américain et suivi les quelques personnes qui marchaient nonchalamment vers ce qui semblait être la douane mexicaine. Disons que ça n'avait rien à voir avec la douane Canada-États-Unis. On est passé dans le tourniquet et on était au Mexique avant qu'on s'en rende compte. Les Mexicains ne sont pas intéressés à voir les passeports et à poser des questions. Bon la ville où on était n'est pas ce qu'il y a de plus authentique comme expérience mexicaine, mais on a quand même passé un excellent moment assis à une terrasse à boire de la bière pas chère, manger des tacos et enchiladas et écouter un mec jouer les grands succès telle que La Bamba, tout ça en évitant d’attraper un coup de soleil. Le soleil nous a un peu trop gâté ce jour-là. Les madames aux cheveux-et-souliers de course blancs autour de nous étaient un peu pompettes à boire des margaritas grosses comme leur tête. Le divertissement était excellent. On a fait le tour du coin et après quelques heures, comme on n'avait pas de poterie ni de poncho à acheter on s'est diriger vers la très longue file d'américains qui voulaient retourner chez-eux. Si on avait eu une job de dents à se faire faire ou des médicaments à acheter, les aubaines ici sont faramineuses. Ça ou bien n'importe quel objet 'artisanal' - la sélection était assez incroyable. En bout de ligne, cet après-midi là au Mexique nous a amusé mais vraiment pas rassasié, au contraire - mais ça c'est une aventure pour une autre fois. Je vais commencer par enrichir mon timide vocabulaire espagnol.



Après le 'Mexique', on est retourné en Californie le temps de quelques minutes pour ensuite faire notre entrée en Arizona. La ville du Yuma en Arizona est très populaire l'hiver - la population augmente drastiquement. Public cible: 60-75 ans, en provenance du Minesota ou du Dakota, propriétaire de Winnebago de 40 pieds de long avec satellite pour la télé. On ne se sentait pas à notre place.

On a roulé sans savoir où on allait dormir. On avait une heure de plus avant que le soleil se couche avec le changement d'heure en arrivant en Arizona -  ça nous a été bien utile. Quand la noirceur a commencé à s'installer et que l'aiguille à gaz a commencé à s'approcher du 'E', on a prit la première sortie qu'on a vue. On était à Sentinel, une ville qui n'est pas dans les guides touristiques et qui est écrit en gris pale sur les cartes. Il y avait du gaz et une madame fort sympathique qui s'occupait de la station-service. On discute un peu et elle m'apprend que pour 5$, on peut camper sur ce lieu mythique  - la plus vieille station-service fonctionnant en continu des États-Unis. Ça fait 90 ans qu'à chaque matin, cette station-service est fidèle au poste dans ce - avouons-le - milieu de nul part. Population de Sentinel: à peu près 12.  À Sentinel, il ne se passe pas grand chose, à part des trains qui passent au 20 minutes. Jour et nuit. Le klaxon inclus. Mais bon, un train qui passe dans le désert c'est tellement cliché que ça nous a pas trop dérangé. 




On est retourné jaser avec la madame le lendemain matin avant de reprendre la route. Elle m'a donné une vieille carte postale 'Greetings from Arizona' courbée et pâlie par le soleil qui devait être dans son présentoir tourniquet depuis 1973. Ça m'a rendue heureuse. On ne le dira jamais assez, c'est les petits bonheurs qui comptent.

Question de ne pas revenir trop vite au Québec, on n'a pas roulé beaucoup ce jour-là. On est allé voir des pétroglyphs et camper dans un autre genre de désert. Il y avait des cactus dans celui-là. Et des lézards. Quand on pense Arizona, on pense souvent 'route en ligne droite infinie, montagnes rouges au loin et cactus un peu partout'. Et bien ce jour-là, c'était exactement ça.




Pour une raison ou une autre, le parc Organ Pipe Cactus National Monument avait piqué ma curiosité. C'était un détour vers le sud, mais 'pourquoi pas?' était une raison aussi bonne qu'une autre pour y aller. Et ça valait vraiment la peine. La route 85, qui se rend à la fois au parc de cactus et au Mexique, est absolument magnifique. D'énormes cactus Saguaro - ceux avec des bras - envahissent le paysage. Ils sont sérieusement immenses. Les autres, les Organ Pipe, se sont mérités le nom du parc parce que c'est le seul endroit où ils poussent naturellement. Il y a un chouette camping dans le parc et on y a passé le nuit. Le parc ici est populaire l'hiver. L'été, personne ne veut être là. La chaleur est intolérable. Même l'hiver, il est recommandé de faire des activités seulement tôt le matin et au coucher du soleil. On a fait comme les autres, on a cherché l'ombre tout l'après-midi et on est allé marcher quand le ciel s'est mis à changer de couleur. Mais wow - le paysage était complètement hallucinant. Quand la température s'est rafraîchit, le parc s'est animé un peu et les bouteilles de vin se sont ouvertes. On s'est rendu compte encore une fois qu'on était les plus jeunes, parmi cette population de retraités qui fuit la neige. On était a à peu près 30 miles du Mexique et on nous a dit de faire attention, il était courant de voir des mexicains illégaux dans le coin qui ont 'besoin de soins médicaux' ou qui 'transportent des paquets étranges' ou qui veulent 'voler un sleeping bag'. On n'a rien vu de tout ça.








Incapable de faire quoi que ce soit hors de l'ombre ou de l'air climatisé, on a choisi de faire le parcours proposé en van, le '21 miles drive' dans les montagnes Ajo. 2 heures pour faire 21 miles, ça donne une idée des conditions de la route. On se sentait loin du Québec en cibouleau dans ce désert de cactus. Il fait tellement chaud ici que même les cactus ont l'air d'avoir le mal de vivre.




Pas très loin au nord, la minuscule ville de Why offrait du camping gratuit et c'est tout ce qu'on avait besoin de savoir pour être convaincus. On est allé s'acheter une caisse de 6 et 2 cannes de thon au seul magasin de la ville - le Why Not Store et c'était déjà l'heure de réinstaller les chaises et d'ouvrir l'auvent. 



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