The Great Adventure

13 mars 2015

La fois qu'on a adopté un petit chien en Californie

La Route 66 nous a donné mal à la tête en Californie - elle avait pourtant fière allure en Arizona. En Californie, elle avait un sérieux mal de vivre. À Needles, après avoir traversé la rivière Colorado, on a carrément fait demi-tour pour prendre l'autoroute à la place. L'asphalte devait être d'époque. C'était pire que la pire route en gravier. Pas surprenant que les gens snobent la 66 pour l'autoroute. On dit que Needles est l'une des villes les plus chaudes du pays durant l'été. On y était en mars pendant une vague de vent intense alors on ne peut pas dire qu'on a été très impressionnés. 

C'était à croire que la Californie faisait tout en son pouvoir pour décourager quiconque avait eu l'idée de rouler sur la 66. Il y avait carrément des barrières et des affiches qui proclamaient que la route était fermée car impraticable. On a tourné de bord deux fois, la troisième on y est allés quand même. On s'est dit que les gens qui habitent Essex devaient bien avoir un moyen de se rendre chez eux, et la 66 était le seul accès. Et Essex est l'endroit où on voulait camper. Il n'y a pas a dire, on a passé une soirée tranquille. 








Pendant longtemps, quand je pensais à la Route 66 l'image que j'avais en tête c'était une vieille route dans le désert, avec soudainement un motel et/ou station-service et/ou café bien défraîchit, entouré du néant. Cette description allait comme un gant à Roy's. Situé à Amboy, Roy's a connu des jours définitivement meilleurs dans les années 40-50. On dit que 90 personnes travaillaient à faire rouler cet endroit 24h sur 24. Puis l'autoroute 40 à contourné Amboy en 1974 et on peu dire que c'est pas mal plus tranquille depuis. À notre passage, c'était dans la catégorie en dessous de tranquille. Le motel était définitivement abandonné. Le café ne servait que des Twinkies poussiéreux. La station-service vendait l'essence 2$ le gallon plus cher qu'ailleurs, question d'être sûr que personne en achète. Je crois que le propriétaire garde l'endroit ouvert juste par principe, parce que de toute façon ce que les gens veulent c'est prendre des photos de la superbe affiche écaillée et oh combien rétro. Quoique moi je n'aurais pas dit non à un milkshake aux fraises.




On a campé à Amboy Crater. J'ai à peine eu le temps de rebouclé ma ceinture après Roy's qu'on était déjà arrivé. Faut dire que Amboy ne couvre pas une très grande superficie de la Californie. Peu de choses à dire sur cet endroit - c'est un cratère et on pouvait camper sur le bras. Il me semble pourtant avoir lu l'affiche descriptive - par principe - mais faut croire que j'étais encore sous l'excitation de Roy's Café Motel parce qu'aucune information ne me revient en tête. Tout ce que je me souviens c'est qu'un train passait au 20 minutes et qu'il faisait chaud. Et que Mathieu m'a impressionné avec ses prouesses en longboard.



Souvent durant notre voyage, pendant qu'on roule, on voit au loin des roulottes. Au début on se faisait souvent avoir - on pensait que c'était un camping dispersé. Puis, au fur et à mesure qu'on approche, on se rend compte qu'à côté de la roulotte, il y a aussi un vieux pick-up auquel il manque des pièces, toute sortes de barils, bâches et une multitude d'objets à différents stades de l'abandon. Ce n'est pas un camping, mais le terrain de quelqu'un. Isolé comme ça au milieu de nulle part, ça fait cabochon. Par contre, une dizaine comme ça, avec en plus 2 ou 3 maisons semi-barricadée, d'autres sur le bord de s'écrouler, on appelle ça une ville fantôme et soudainement c'est absolument charmant. Il y a même souvent une belle petite affiche qui indique que c'est historique et je suis la première à demander à Mathieu de faire un détour ridicule sur un chemin cahoteux pour aller voir ça. D'autres fois, les villes fantômes apparaissent sans qu'on s'y en attendent. C'est pour ça que j'ai la face collée dans la vitre la plupart du temps. On ne sait jamais quand une vieille roulotte pourrie stationnée à côté d'une station-service abandonné il y a 40 ans va surgir devant mes yeux. Parce qu'on dira ce qu'on voudra, dans le désert, on prend le divertissement qui passe.


En 1987, le film Bagdad Café à été tourné dans une ville aussi étrange que le film lui-même. Bienvenue à Newberry Springs. Tout à le mal de vivre ici, à peu près chaque maison et même l'asphalte sur laquelle on roule pour voir le mythique restaurant. On a stationné, prit quelques incontournables photos de l'endroit et on a essayé de se motiver à pousser la porte d'entrée. On ne peut pas dire que l'endroit se voulait invitant. Je suis entré, fais 2 pas, balayé l'endroit du regard et proposé à Mathieu se sacrer notre camp d'ici. Difficile de décrire l'ambiance qu'il régnait là. Je pense que c'était juste trop bizarre pour avoir envie de rester là plus que 1 minute. Il y aurait pu avoir une famille de zombies qui mangeaient des burgers, j'aurais eu la même sensation.




Cette jonction de la Route 66 a définitivement vu passer un nombre absurde de véhicules durant un trop grand nombre d'années. Elle a clairement jeter la serviette comme on dit, et on a été contraint de rouler sur l'autoroute jusqu'à Barstow. Il nous aurait fallu un campervan tout-terrain pour rouler sur la 66. Ou une profonde envie de mettre fin à la vie de notre van.

Situé dans le milieu du Désert Mojave, Barstow est une ville importante pour le chemin de fer Santa Fe, qu'on a suivit depuis un bon nombre de kilomètres. On a longé la Main pour voir les restants de l'époque glorieuse de la 66. Soyons honnête, il n'y avait plus grand chose de glorieux là. Barstow marque la fin de la 40 et la fin de notre trajet vers l'ouest. L'heure était à remonter vers le nord.

De Barstow on a suivi la 395 nord avec comme objectif la ville de Ridgecrest. On a eu la chance de croiser la très charmante ville de Red Mountain - ou plutôt un résidu de ville à voir l'état de décomposition des maisons. Ça avait son charme.

Ridgecrest est entouré de montagnes. Je n'ai sans doute pas besoin de préciser qu'on était là pour les chouettes campings gratuits plutôt que la ville en tant que telle. Malgré tout, Ridgecrest s'est avérée être la ville dans laquelle on a passé le plus de temps - 5 nuits. En général, 1 nuit ou 2 c'est bien assez pour nous - faut qu'on bouge. Mais là, les choses ont faites qu'on a dû étiré notre séjour. À 0$ la nuit dans un magnifique champs plein de fleurs et vu sur les montagnes, on ne peut pas dire que ça a été très dérangeant. En plus, ça sentait le printemps. Et on venait de faire le plein de vin rouge et de viande. Qu'est-ce qu'on veut de plus pour être heureux.




Ça faisait quelques semaines déjà qu'on visitait les refuges pour animaux. Nous étions à la recherche d'un petit chien voyageur pour partager nos aventures. Et les 72 pieds carré de la van. Nous avions été peu chanceux jusqu'à maintenant, faut dire que dans les refuges, faut pas trop jouer aux difficiles, mais on ne voulait pas adopter le premier du bord non plus. À Ridgecrest, on a trouvé un petit chien brun avec d'adorables oreilles. On a été un peu naïfs de penser que l'adoption se ferait en 15 minutes. L'administration du refuge devait d'abord faire sûr que nous étions dignes de ce petit chien brun sans famille. Ce processus a prit 3 jours. On a meublé l'attente avec diverses occupations - telle que remplir nos cruchons d'eau, lire au soleil et voler le wifi de la bibliothèque fermée pour parler avec maman.



La dame au refuge a trouvé particulier qu'on donne le nom Wyoming à un chien de la Californie en route pour le Canada. Il s'est avéré que Wyoming adore se promener en van. Ça tombe plutôt bien, vu les circonstances.


Notre prochaine destination avec le p'tit était plus au nord, à Lone Pine. La 395 est magnifique à cet endroit, elle suit une partie de la chaîne de montagnes Sierra Nevada. Les sommets enneigés, qui nous emballaient au plus au point, ont laissés complètement indifférent Wyoming. Il a de loin préféré faire une sieste à ce moment-là.




Beaucoup de films western se sont tournés dans les Alabama Hills à Lone Pine. Ce magnifique endroit est toujours une localisation populaire pour le cinéma - et pour le camping gratuit. Et comme si la vie n'était pas déjà assez merveilleuse, on a eu ce décor-là dans la face pendant 3 jours. Nous avions en face de nous le Mont Whitney avec un somment à 14 494 pieds. Le champion en hauteur des 48 états 'du bas' des États-Unis. J'ai jamais vraiment pu dire lequel c'était quand on était devant - à mes yeux c'était toute des grosses montagnes.














Entre temps on a dû retourner en ville pour s'occuper de certaines banalités - comme faire le plein de gaz et d'eau - et d'autres choses exaspérantes - comme trouver un téléphone publique. Tant qu'à faire on s'est acheté un petit caisson de bières. Histoire que ce tour en ville ait eu quelque chose de positif. En retournant dans le stationnement de l'épicerie, on a vu notre petit chien brun assis sur le siège conducteur, nous attendant patiemment. Ça se pourrait que Mathieu et moi on ait eu un léger moment d'émotion en le voyant.

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