The Great Adventure

3 mars 2015

Un alternateur et des mules sur la Route 66

En partant du Nevada, le frigo avait tiré sa révérence. Et quand la pluie est revenue faire son tour, les essuies-glaces bougeaient au ralenti. Ça sentait le problème à l'horizon. Justement, comme le veut notre théorie jusqu'à maintenant: Quand on est dû pour une brassée de lavage, on est dû pour quelques centaines de dollars au garage. Chaque fois. Les statistiques sont de 100%. 

Le plan était d’appeler une remorqueuse de bonne heure le lendemain matin. Pendant que Mathieu avait le nez sous le capot, un voisin est venu s’inquiéter du problème. Un capot levé, ça attire toujours quelqu'un. Ici aussi les statistiques sont de 100%. Le gars avait l'air de connaître ça un peu, du moins c'est l'impression qu'il nous a donné - son accent du Wyoming était coriace. Il a fait partir notre van, qui ne voulait plus rien savoir la veille. Une fois le moteur en marche, la conversation a déviée sur la Route 66, sa femme est sortie de la roulotte et sans savoir comment s'est arrivé, on s'est retrouvé avec un verre de vin dans les mains - à 10 h le matin. Ils étaient vraiment très sympathiques et on a apprécié jaser avec eux. Deux retraités qui profitent de la vie sans s’inquiéter de demain. Ils étaient très intéressés à connaître notre histoire - on leur a dit de venir nous voir à Montréal. Mais comme il nous a dit en nous montrant son fusil placé dans ses jeans, sans lui il se sent tout nu. Alors ils voyagent seulement dans les endroits où les armes rentrés dans les culottes sont acceptées. Sa femme avait l'air de trouvé ça un brin ridicule, mais c'est là qu'on a comprit que pour certaines personnes, porter un fusil c'est plus une question d'habitude que d'utilité. En tout cas j'ose vraiment espérer.


On a roulé les quelques kilomètres jusqu'au garage en retenant notre souffle. Ils se sont occupé de changer l'alternateur pendant qu'on visitait un musée de la Route 66. Parce qu'on était de retour sur la 66, à Kingman en fait, là où on avait laissé en allant au Nevada. Ça se pourrait qu'on ait repris la route vers l'ouest et qu'on ait décidé de retourner en Californie. Certains - ma mère par exemple - pourrait dire qu'on s'en va du mauvais bord pour revenir au Québec. Je dirais juste qu'on n'a pas choisi le chemin le plus court.




Un alternateur neuf en poche, on s'est empressé de filer sur la 66 en direction de Oatman qui se trouvait derrière les Black Mountains en face de nous. Mathieu ne savait pas qu'il allait conduire sur une route dans un état pitoyable, bourrée d'épingles serrées et montant de 2100 pieds d'élévation sur une distance de 8 miles. Le genre de route que je trouve incroyablement féerique et qui fait incroyablement sacrer Mathieu. Le genre de route qui prouve l'amour que Mathieu porte pour moi.  À ma défense, je n'avais pas lu le petit paragraphe dans le livre qui parlait de cette route comme d'une nouvelle définition pour les mots 'désagréable' et 'rude'. Bref, on l'a passée, je me suis régalée et on est allé visiter la ville où des mules se promènent librement dans le centre-ville: Oatman.






J'imagine que c'est pour attirer des touristes, pourquoi voudrait-on avoir des mules qui se promènent dans les rues et font leurs 'petits besoins' en face des magasins sinon? Le commerce le plus prospère de Oatman? Celui qui vend du manger à mules dans des sacs Ziploc - quelle question.










La route s'est calmée un peu et on a commencé à se chercher un chez-nous pour les prochaines heures. Il n'était pas tard et on avait prévu rouler un peu plus ce jour-là. Mais on n'est vraiment pas dans le genre pressé. Ni serré dans l'horaire.




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