À moins qu'on irait au Grand Canyon

On avait beaucoup de kilomètres à parcourir sur la 191 ce jour-là, on avait comme plan de coucher à Bluff dans le parc Valley of the Gods. Un genre d'amuse-gueule visuel pour Monument Valley le lendemain. 

On dira ce qu'on voudra, des pâtes à la sauce tomate ça perd de sa banalité dans un décor comme ça.

On est entré dans la Réserve Indienne Navajo sur la 163. On a l'impression de rouler dans une photo quand on voit Monument Valley au loin. Nous ne sommes pas entrer dans le parc. D'abord parce que c'est un Tribal Park et non un National Park, donc notre carte d'accès ne fonctionnait pas. Et deuxièmement, la route dans le parc est dans un état scandaleux pour tout véhicule qui n'est pas 4 roues motrices. On dit que l'état de la route est gardée pitoyable afin de vendre des tours guidés en Jeep aux touristes... Mathieu et moi, on ne pogne pas à ces affaires-là.

Ça aurait été bête de faire la tournée des Parcs Nationaux et d'oublier le Grand Canyon. On avait fait une tentative en février, mais le froid et la neige nous avaient solidement découragés. On s'est dit qu'en avril on serait correct... Mais durant la nuit, s'est quand même descendu sous zéro.

Il a fallu repasser par Tuba City et Cameron, 2 villes où même y aller une fois c'est trop. Je pense que je les ai préférés couverts de neige - ça paraissait moins que c'était cabochon. On le sait qu'on entre sur une réserve indienne quand les rues secondaires sont en terre et qu'il y a des chiens errants partout. Il y en avait des vraiment mignons qui nous regardaient manger nos beignets à 0.75$ dans le parking de l'épicerie.

Finalement, on a vu le Grand Canyon. Que dire - ça porte bien son nom. C'est tellement immense qu'on se rend difficilement compte de son immensité. Je demandais à Mathieu d'arrêter à chaque points de vue - le problème c'est qu'étant donné que c'est si gros, c'est le même point de vue longtemps. L'autre problème, c'est qu'il y a beaucoup trop de monde. J'ose pas imaginer l'été. On a passé plus de temps à marcher dans les stationnements qu'à regarder le canyon. C'était beaucoup plus de monde qu'on est capable de supporter.

La partie ouest de la route est fermée aux voitures, on doit prendre un autobus pour voir cette partie du canyon. Encore là, il y a tellement de monde qui veulent prendre l'autobus. Ça devient absurde d'attendre 45 minutes en file pour avoir le privilège de rester coincé debout à l'arrière de l'autobus pendant 1 heure et demie sans pouvoir regarder dehors. Mathieu et moi on a échangé un regard, on est retourné dans la van et j'ai programmé le GPS pour sortir du parc. Nous étions arrivé par l'entrée à l'est du parc, sans file d'attente. On est sorti par le sud et cibouleau c'était une file de voitures sur une dizaine de kilomètres qui attendait pour entrer.

Bien contents de sortir de là, on a prit la route pour Flagstaff, pour une troisième fois dans le voyage. On avait un besoin criant de faire l'épicerie et Wyoming s'était mérité une visite chez le vétérinaire. Flagstaff ne m'avait pas particulièrement plu la fois d'avant, je donne le blâme à la neige et au froid. Mais cette fois-là, on est passé par le quartier historique et la Route 66 donc évidement j'ai été sous le charme.