The Great Adventure

25 mai 2015

Galveston et nos derniers moments au Texas


La ville de Galveston a beaucoup d'histoire. Commençant en 1817, quand Jean Lafitte et ses pirates s'y sont établis puis l'on abandonné quelques années plus tard. En 1890, Galveston vivait ses jours de gloire en étant la plus grande et la plus riche ville du Texas. Cependant, en 1900, un ouragan a tout détruit. Les marées de 15 pieds de haut jumelé à des vents de plus de 160 km/h, ça arrache tout sur le passage et ça tue 6000 personnes. Quelques années plus tard, durant la prohibition, Galveston s'est vu donné le surnom de 'Ville du péché' lorsqu'elle a commencé à offrir alcool et jeux d'argent illégaux dans les saloons. En plus de la prostitution. Au fil des ans, Galveston a perdu son titre, mais la ville  continue de vouloir se renouveler, même après l'ouragan Ike en 2008 qui a détruit plusieurs communautés sur la côte.


On a visité le 'The Strand Historic District', un charmant quartier aux bâtiments colorés, construit en brique et en fer, au style Victorien. C'est pas des farces, je voulais prendre des photos de chaque bâtiments. Quand on est partis, j'avais l'appareil photo d'une main, Wyoming de l'autre. C'était trop à gérer en même temps. J'ai refilé le chien à Mathieu et j'ai pu me concentrer avec plus d'aisance sur l'architecture. C'était durant la fin de semaine de la fête du Souvenir, dont ça impliquait du monde partout. La plupart se chicanait un bout de plage, nous on a préféré resté en ville. Les gens s'arrêtait sur le trottoir en s'exclamant devant Wyoming et demandant à le flatter. Sa cote de popularité était très forte au Texas.  Pendant que Mathieu marchait d'un pas pressé et décidé pour échapper au touristes fans de petit chien brun, il s'exaspérait aussi de mes mauvais choix d'arrêts pour prendre des photos - genre dans la rue quand quelqu'un attend après moi pour passer. Pas grave, je n'avais aucun scrupule à jouer l'innocente pour avoir mes photos.







On est aussi passé par le 'Silk Stocking District', le 'Quartier des Bas de Soie'. On dit que le nom viendrait du fait qu'à l'époque, les familles qui résidaient le quartier avait la réputation d'être très prospères. Le quartier s'est développé peu de temps après l'ouragan de 1900, dans le très élégant style Queen Anne.










On devait prendre un traversier pour poursuivre notre route, Galveston est en fait situé sur Galveston Island. Sur la 87, on a croisé plusieurs petits lotissements sur le bord de l'eau. Toutes les maisons, construites sur de très hauts pilotis, étaient colorés et pratiquement neuves. Conséquences du passage d'un ouragan il y a quelques années. Situées sur la Bolivar Peninsula, ce morceau de terre n'est pas très large. Avec d'un côté la Galveston Bay et de l'autre le Golfe du Mexique, c'est un endroit absolument féerique - sauf quand un ouragan se pointe. On aurait pu camper sur l'une des plages de cette péninsule, mais la pluie était encore une fois attendue et ça ne nous enchantait pas du tout. On a plutôt remonté quelques kilomètres au nord, dans la très modeste ville Winnie.






La grosse attraction de Winnie est le très couru 'Festival du Riz' en octobre. Dommage qu'on y était en mai. Ils sont tellement fiers - ou étant donné qu'il ne se passe rien d'autre durant l'année - qu'ils laissent la banderole accroché annonçant le festival en permanence. J'avais lu qu'il y avait un camping en ville, gratuit si on n'utilisait pas l'électricité. Le camping était désert, mais le stationnement à côté était rempli de pick-up et de chevaux. Il va de soi que tout le monde portait les incontournables bottes de cowboys, chemises et chapeaux appropriés. D'après ce que j'ai compris, c'était une compétition juvénile équestre et ça se voyait que ces jeunes-là en étaient pas à leur première paire de bottes - ils marchaient avec aisance.

On attendait des amis ce soir-là auxquels on avait donné rendez-vous ici plus tôt dans la journée. Ils ont roulé plusieurs centaines de kilomètres et traversé 2 états en une journée pour nous rejoindre. Ça nous a fait sentir spécial.

À 22 heures, on était toujours seuls dans le camping, alors on a pensé qu'ils avaient préféré s'arrêter ailleurs. On n'avait pas de moyen de communiquer avec eux - un cellulaire nous semblait pas nécessaire quand on a quitté le pays quelques mois plus tôt - alors on a décidé d'aller se coucher. Hugo est venu cogné dans la vitre un peu plus tard, Mélanie et les enfants étaient dans le RV, et le RV lui, était dans la bouette - et bien embourbé. Tout ce qui restait à faire, c'était sortir le vin et remettre à demain la tâche ingrate de remettre ses quatre roues sur l'asphalte.



On s'est réveillé sous la pluie et après avoir bu un café, il a bien fallut se mettre à l'ouvrage. Quelques heures plus tard, le RV était non seulement toujours dans la bouette, il s'y était même enfoncé davantage. Et puis là, deux texans sont arrivé. Le premier avait 'entendu' notre appel à l'aide durant le sermon à l'église ce matin-là. Habillé tout de beige et ses délicates chaussures vernies dans la bouette, il était en charge des indispensables signaux avec les mains pendant que son ami, homme costaud arborant fièrement une chemise à l'effigie du drapeau texan, était derrière le volant du gros pick-up qui tirait le RV hors du trouble. Ça aurait pu se terminer simplement par une poignée de main chaleureuse et un 'merci bien'. Mais ça aurait été une histoire beaucoup moins palpitante à raconter que ce qui s'est réellement passé. Une prière. Ça s'est fini par une prière de groupe. Se tenant tout les 8 par la main, les pieds encore mouillés, on a tous dit Amen après la prière en notre honneur faite par le monsieur en beige. Et parce que ça allait de soi, le gars avec la chemise du Texas nous a refilé à chacun un Gatorade avant de repartir dans son gros pick-up, satisfait d'avoir accompli sa bonne action de la journée.


Après tant d'émoi, il ne restait plus qu'à aller chercher des steaks pour souper. Le soleil avait fait un retour et les bières se sont débouchées pendant qu'Antoine mouillait sa quatrième paire de pantalons de la journée en courant dans chacune des flaques d'eau disponible.





La prochaine destination est le Sea Rim State Park dans le coin de Sabine, près de la frontière de la Louisiane. Un tronçon de la route principale pour s'y rendre à été anéantie par l'ouragan, il fallait donc faire un détour pour s'y rendre.





À quelques pas du Golfe du Mexique, le camping était entouré de longues herbes et en bordure d'une swamp douteuse. Mais ça fait partie du charme ici. Fidèle à son habitude, l'eau du Golfe était encore fois à point. Sauf pour les cibouleau d'algues qui nous collaient aux jambes quand les vagues se ruaient sur nous. On faisait le saut à chaque fois en hurlant.





Alors qu'on était tous autour du feu à profiter d'une paisible fin de journée, quelqu'un a suggéré tout bonnement qu'on devrait peut-être ramassé les trucs qui étaient dehors, au cas où la pluie se déchaînerait et que la ville dans laquelle on se trouve s'ajouterait à la liste des villes pour les avertissements de tornades. Juste au cas. Et c'est à ce moment là qu'une pluie acharnée s'est déversé sur nous, éclairs compris.

Dans les minutes qui ont suivies, Hugo et Mathieu ont dit avoir vu quelque chose qui ressemblait à l'entonnoir d'une tornade. Je - et probablement ceux dans le RV et la tente qui campaient aussi - pense plutôt qu'ils se sont fait des peurs et avaient besoin d'aventures. Ils ont décidé qu'on partait sur le champs, une tornade s'en venait apparemment sur nous. On est partis en peur, sans savoir où on allait. On est arrivé en ville qui, soit dit en passant, était super tranquille, personne sauf nous ne semblait paniquer. Je n'ai pas compris comment on pouvait être plus en sécurité ici, à 20 minutes du camping plutôt qu'au camping lui-même, mais je n'étais pas en charge des opérations. Le tonnerre s'est ajouté à la pluie et aux éclairs. Mathieu surveillait les attaques de tornades potentielles sur le téléphone d'Hugo dans leur RV pendant que Wyoming se servait du prétexte de l'orage comme excuse pour venir se coucher avec moi. À un quelconque moment dans la nuit, Mathieu et Hugo ont jugé que nous étions hors du danger et qu'on pouvait retourner au camping. Sauf qu'une fois là-bas, on s'est rendu compte que la barrière de sécurité était fermée et on a dû finir la nuit dans l'entrée.

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