The Great Adventure

15 mars 2015

Death Valley - ou comment faire souffrir une van

On est parti tôt le lendemain matin. Le projet de la journée était Death Valley, derrière les terrifiantes et sans pitié montagnes Panamint. Les élévations de la route nous ont jouées un sale tour. D'abord la route descendait de plusieurs centaines de pieds en épingles. Ensuite, elle remontait à 5000 pieds en l'espace de quelques kilomètres. Dehors, il faisait près de 35 degrés. Le moteur bouillait et nous menaçait d'une tournure d’événement pas tellement en notre faveur. Ça nous a prit des heures, beaucoup de patience et de dextérité de la part de Mathieu pour enfin voir l'affiche qui disait qu'on s'était rendus à 5000 pieds. Wyoming lui ne se pouvait plus, s'il avait pu enlever sa fourrure il l'aurait surement fait. 






Death Valley est célèbre pour entre autre être l'endroit où la plus haute température à été enregistrée. Quelque chose comme 57 degrés. On était loin de ça, mais 35 degrés ça donne pas sa place non plus. Bref, après cette triomphante montée, ce qui devait arriver, arriva - on a descendu chaque précieux pieds montés au cours d'une poignée de kilomètres pour atteindre le niveau de la mer, élévation 0. Le moteur ne chauffait plus - les freins par contre... Ah oui, et le camping gratuit était lui aussi à 5000 pieds d'altitude. Hors de question de revivre une tentative de meurtre pour la van. On a à contre cœur sortie la carte de crédit et payé les 12$ requis pour le camping à l'élévation 0. C'est tellement insultant de payer pour aller stationner entre 2 roulottes sur un terrain en gravier. Tout ce qu'il y avait à faire à ce moment-là, c'était de dérouler l'auvent et se déboucher une bière froide, dans notre tenue la plus légère. Une famille de Chicago s'est installée à côté de nous. Ils avaient un chien, on avait un chien - je ne connais pas encore les politesses de mises quand on est propriétaire d'un petit chien, mais Wyoming désirait au plus au point aller sentir le péteux du chien voisin. Donc je suis allé socialiser pendant que Wyoming et son nouveau pote faisaient leurs affaires.



Le soir, on avait des grands projets d'observer les étoiles dans cet immense ciel noir et idéalement en toute tranquillité. On a bien vu les étoiles, c'était magnifique. Mais pour l'aspect tranquille on repassera. Tout le monde s'était donné le mot pour faire marcher leur génératrice, allumer les phares de leur voiture, ou essayer de monter une tente sans expérience. C'est comme si personne n'était dans notre équipe. On déteste les campings.  




Le plus haut point des Étata-Unis - Mont Whitney à 14 494 pieds - est à quelques kilomètres du point le plus bas, -282 pieds sous le niveau de la mer à Death Valley. Des lacs occupaient la vallée durant l'ère de glace. Leurs évaporation à laissé des larges dépôts de sel qu'on peut toujours voir.  On doit le nom morbide - Death Valley - à un groupe de pionniers et chercheurs d'or. Partis de Salt Lake City, Utah en route vers la Californie, ils croyaient prendre un raccourci en traversant ce désert. Le raccourci leur a prit 3 mois - je pense qu'ils se sont un peu égarés - et un homme est mort. Death Valley est insupportable l'été, moyenne de températures entre 43 et 49 degrés et moins de 2 pouces de pluie par année.




Death Valley s'est avéré être une épreuve plus que des vacances pour nous. On a essayé de profiter des paysages tout en ayant quand même assez hâte de sortir du parc. Notre van 1986 n'était vraiment pas le véhicule de prédilection pour venir ici. On s'est trouvé un endroit où camper à Death Valley Junction, juste à la sortie du parc qui avait 3 critères qu'on adore - tranquille, magnifique et gratuit. Cet endroit est un ancien campement de mineurs, où il ne reste que les slabs de béton des bâtiments. On a fait la tournée des ronds de feu pour collecter assez de restants de bûches pour se gâter d'un feu ce soir-là. Oui, on est cheap comme ça - hors de question de payer pour un bundle de bois.






La van allait mieux mais on savait qu'un petit tour au garage s'imposait. On est parti tôt - le chien est un excellent réveil-matin, en plus je peux profiter du lever de soleil pendant qu'il fait ses petites affaires dans les buissons. Il fallait repasser par le Nevada et Las Vegas pour poursuivre notre route. On a été tenté de passer par Area 51, mais ce n'était vraiment pas intelligent d'infliger un tel détour à la van. L'endroit est sous extrême supervision, interdit de passage et de prendre des photos.  Apparemment on peut rouler près de Area 51, mais un garde de sécurité sort dès qu'un véhicule s'immobilise près de l'entrée. Bref on voulait voir ça, mais après réflexion ça nous a semblé un détour idiot. On est retourné à Vegas à la place. On a laissé faire les casinos et l'extravagance de la Strip, on a plutôt trouvé un café. On n'a pas regardé la dépense - on s'est payé un premier cappuccino en 6 semaines.



On est retourné coucher à Overton, au nord-est de Las Vegas. Ça faisait étrange de retourner à un endroit où on est déjà passé dans le Nevada. Mais cette fois-ci on y était avec un petit chien qu'il fallait promener parmi les cactus. Il y avait un challenge supplémentaire.





On s'était gardé la visite au garage pour le lendemain, à Mesquite, sur la frontière du Nevada. On pensait que ce serait l'affaire d'une petite vérification simple et d'un changement d'huile. On avait même des plans de coucher en Utah ce soir-là... Non. On a couché au motel ce soir-là. Et le soir d'après aussi. Et le troisième soir, on a couché dans le stationnement. 3 belles journées féeriques qui ont sacrées une volée à notre budget. La van est restés 3 jours entiers au garage. Ce qui veut dire qu'en plus de s'être offert une multitude de nouveaux items - fan de radiateur, thermostat, pompe à eau et radiateur, il a fallu payer 2 nuits à l’hôtel, des repas au restaurant et jeter la nourriture qu'on avait dans le frigo de la van. Certains se disent peut-être qu'on a dû apprécier le luxe d'un lit et d'une salle de bains. Non. Ce qu'on s'est payé c'est la version crade-motel de casino. Même le chien s'est rendu compte que c'était crade. Il a tassé le couvre-lit répugnant avec sa patte avant de se coucher sur le douillet oreiller blanc. On a été tenté de jouer un petit 5$ au casino adjacent au motel, question de peut-être financer les réparations de la van plus facilement, mais honnêtement la clientèle du casino était tellement pathétique qu'on s'est sauvé de là rapidement, trouvant le réconfort au McDonald en face. On voulait se lâcher lousse dans la pile de ribs du buffet du casino mais ça nous a semblé irraisonnable de notre part.

La deuxième nuit, on est allé dans un motel différent. Celui-là a redéfinit notre notion de 'crade'. C'est complètement insensé d'échanger de l'argent contre une nuit dans un endroit comme ça. Je ne décrirai pas les nombreuses insalubrités de la chambre, mais je peux dire qu'on avait hâte en cibouleau de quitter Mesquite. Ils ont terminés les réparations à l'heure de fermeture du garage. On a choisi de passer la nuit dans le stationnement du motel-casino du premier soir - pas pour faire durer le bonheur d'être à Mesquite - parce que c'était à côté du garage, c'était gratuit, et oui - on était dû pour un lavage, tel que le veut la tradition de ce voyage: lavage = garage.

Quel bonheur de constater le lendemain matin que la van avait une fuite. Retour au garage pour une quatrième journée. Mathieu a géré ça pendant que j'étais en charge du linge sale. C'est avec une immense satisfaction qu'on a finalement reprit la route en fin d'avant-midi. Mathieu au volant, moi avec la carte de l'Utah déroulé devant la face et Wyoming déjà endormi entre nous 2.


Finalement, plus tard en après-midi, on est entré en Utah. À peine l'affiche qui nous souhaite la bienvenue passée qu'on était déjà sous la charme de cet état. La beauté du paysage nous a subjugué à grand coups de claques dans la face.


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